6 H 00 – Senlis, France

 

Ça y est ! C’est le grand jour !

Je me lève de bonne heure, presque étonnée d’avoir réussi à dormir jusqu’à cette heure-là tant je suis excitée depuis quelques jours. Mais cette pensée s’éloigne bien vite de mon esprit. Je me lève et vais prendre un petit déjeuner rapide avant de me préparer sous les regards et les sourires de mes parents et de mon plus jeune frère.

Aujourd’hui, je pars pour le Japon !

 

C’est la première fois de ma vie que je vais aller dans ce pays qui me fascine depuis des années. C’est également la toute première fois que je pars aussi loin ! Je n’ai jamais quitté l’Europe, m’éloignant tout au plus jusqu’en Grèce et en Irlande. Mais cette fois, je vais à l’autre bout du monde ! Il me faudra 15 heures de voyage, en comptant la durée de l’escale, avant d’arriver à destination.

Il ne me faut pas aussi longtemps pour m’assurer que tout est prêt. Je vérifie une dernière fois que je n’ai rien oublié dans mes bagages et dans mon sac à dos, que j’ai bien mis les étiquettes avec mon adresse en France et celle à laquelle je logerai à Tokyo. Tout est en ordre.

 

Il ne me reste plus qu’à attendre le taxi en discutant avec mes parents et mon frère tout en surveillant la fenêtre de la cuisine et mon téléphone pour ne pas manquer l’appel du chauffeur. Mon excitation continue d’augmenter. Je sais qu’elle ne baissera pas tant que je n’aurai pas posé le pied sur le territoire nippon.

J’ai hâte !

 

7 H 00

 

Le taxi est là !

J’embrasse mon père et mon frère. Ma mère m’aide à descendre mes bagages et une fois que tout est dans le coffre, je la serre dans mes bras et l’embrasse. Je ne leur serai jamais assez reconnaissante de m’avoir soutenue dans ce projet, comme dans tout ce que j’entreprends.

Assise dans le taxi, alors que celui-ci démarre, je fais un dernier signe à ma famille avant que la voiture ne tourne au bout de la rue et prenne la direction de l’autoroute et de l’aéroport Charles de Gaulle.

Il n’y a pas beaucoup de route mais le chauffeur ne s’étonne pas trop que j’aie décidé de partir aussi tôt. Je voulais éviter toute inquiétude et tout risque de bouchon pouvant provoquer mon retard à l’embarquement. Et puis, quitte à attendre l’heure du départ, autant le faire à l’aéroport !

 

7 H 30 – Aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, France

 

Nous voilà arrivés au dépose minute.

Je descends du véhicule après avoir réglé ma note et le chauffeur me donne mes bagages. Il me salue en me souhaitant un bon voyage et j’entre dans le terminal, chargée de mes valises, un grand sourire sur le visage.

 

8 H 00

 

Aérogare 1, porte 8.

C’est le lieu du rendez-vous fixé par ALJ à tous les participants au séjour. Lorsque le moment sera venu, un membre de l’agence de voyage nous rejoindra pour nous donner les instructions et nos billets d’avion. Mais pour cela, il faut que j’attende 10h25 !

Pour passer le temps, je m’assois et profite du réseau wifi de l’aéroport pour aller sur le forum de l’agence indiquer à mes futurs partenaires de voyage que je suis arrivée. Je suis la première, mais je ne reste pas seule très longtemps. Un autre voyageur arrive, puis au fil des minutes, notre groupe s’étoffe et je commence à faire connaissance avec toutes ces nouvelles personnes.

Pour certains, comme moi, c’est la première fois au Japon. D’autres sont des baroudeurs expérimentés.

Je suis rassurée, ce groupe promet d’être bien sympathique !

 

10 H 30

 

Le représentant de l’agence arrive enfin !

Il nous explique comment procéder, puis débute la distribution des billets. Le stress commence à monter et malgré moi, je croise les doigts pour que mon nom soit bien cité. Chaque personne qui s’en va avec son billet avant moi accroît légèrement mon inquiétude. Mais le soulagement arrive enfin lorsque le représentant m’appelle et me tend le précieux sésame !

 

Billet en main, je suis mes compagnons jusqu’aux guichets d’enregistrement de la compagnie Air China. Contrôle d’identité et du billet, pesée des bagages, vérification de la dimension de mon sac à dos… Enfin, l’hôtesse me sourit et me souhaite un bon voyage.

Je suis mes camarades jusqu’à la zone de contrôle et entre sans problème dans la zone duty free !

Il ne nous reste plus qu’à attendre tranquillement l’heure de l’embarquement. Pour cela, nous profitons des stands pour prendre un petit déjeuner, le second pour moi : chocolat chaud et croissant.  Nous continuons de discuter, de faire connaissance. Je sens que ce voyage va être fantastique !

 

Nous nous rendons enfin dans les salles d’embarquement pour surveiller l’ouverture des portes de notre avion, de plus en plus excités ! Le grand départ se rapproche de plus en plus !

 

11 H 50

 

Je suis dans l’avion !

Rangée centrale, siège gauche, avec accès couloir.

Parfait ! Ainsi, je ne dérangerai personne lorsque j’aurai envie de me lever pendant le vol. Et c’est d’autant plus vrai que mes deux voisins de voyage sont un couple. Ils n’auront donc pas de scrupule à se déranger mutuellement et je ne serai pas dérangée non plus si l’un a envie de se lever alors que je dors ou que je regarde un film…

Alors que je commence à découvrir mon espace de voyage et l’écran qui se trouve face à moi, ma voisine commence à avoir des sueurs froides et des larmes coulent sur ses joues. Son mari m’explique qu’elle a peur du décollage mais que tout ira mieux une fois en vol.

Tout en découvrant l’écran et ses fonctionnalités, nous discutons tous les trois pour essayer de lui changer les idées.

J’allume l’écran et découvre le choix des films, la possibilité de jouer à des jeux vidéo, la caméra qui permet de voir sous l’avion et l’écran GPS pour suivre notre parcours de vol. J’ai largement de quoi m’amuser pendant les 10 heures à venir !

Une petite télécommande permet même de gérer toutes les activités ! On se croirait presque devant une console de jeux !

 

12 H 25

 

Aucun retard.

L’avion se met en place sur le tarmac, prend son couloir de vol, accélère et décolle ! J’ai envie de hurler « houra » ! Mais je me retiens, gardant mon excitation pour moi sans cesser de sourire. Je pars enfin pour le Japon !

 

Ma voisine se sent mieux et je lance mon écran pour voir le sol sous l’avion. Mais je change vite de sujet d’occupation car on ne voit rien du tout ! Je regarde la liste des films et je souris en voyant City Hunter avec Jackie Chan ! Je sors les écouteurs de leur sachet et les branche, puis lance le film… que j’arrête rapidement également. L’un des écouteurs ne fonctionne pas bien, il grésille, et le film est en version chinoise sous-titrée… Mais les sous-titres sont blancs et les images du film très claires ne permettent pas une bonne lecture du texte.

Tant pis, je le verrai une autre fois.

J’éteins l’écran et sors ma liseuse. Je n’ai pas encore l’habitude de m’en servir, moi qui suis une amoureuse du livre papier. Et je suis tellement excitée par mon voyage que je n’arrive pas à prendre plaisir à ce que je lis, ni à me concentrer suffisamment…

 

?? H – En plein vol, quelque part dans le monde

 

Difficile de dire exactement l’heure qu’il est, mais il semble que ce soit l’heure de dîner car les hôtesses passent dans les couloirs avec leurs chariots pour distribuer des plateaux repas.

 

Au menu :

Entrée : salade de légumes

Plat : porc en sauce avec des carottes et des haricots verts, riz, un petit pain et du beurre, une boisson froide au choix (je prends un soda)

Dessert : une pâtisserie et un thé

Le repas a des proportions généreuses et est très bon. C’est mon premier repas long courrier et je le passe en discutant avec mes voisins et en observant l’application GPS de mon écran pour voir l’avancée de notre vol.

 

Quelques temps après que les plateaux ont été débarrassés, les hôtesses passent dans les rangs pour demander aux voyageurs près des hublots de fermer les volets. C’est le soir, ou du moins ce qui s’en rapproche le plus. Fermer les volets permet d’amener une légère pénombre bienvenue pour se reposer quelques heures.

Je sors mon cousin de nuque et je ferme les yeux. Je sens que je suis fatiguée, mais je n’ai pas l’impression de dormir pour autant. Mon esprit est toujours sur le qui-vive et mon excitation est toujours là. De plus, sans vraiment de raison, j’imagine ne pas me réussir à me réveiller à temps lorsque l’avion aura atterri pour notre escale et manquer la sortie…

Je dors donc par petites doses, observant de temps où nous en sommes de notre parcours. Le fait de survoler le territoire russe lance mon imagination au triple galop ! Cela ne m’aide pas à dormir mieux !

 

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