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Retour en France - Comment bien le vivre ?
Et me voilà de retour en France. Après avoir rangé mes affaires, admiré mes souvenirs et distribué ceux que j’avais acheté pour mes proches, puis trié mes quelques 8000 photos (et oui ça en fait un paquet !), il ne me restait plus qu’à retourner à ma vie d’avant…
Je ne vous cache pas que cela a été un peu compliqué de me réhabituer à la France. Je rêvais de voir le Japon depuis des années et j’avais découvert un pays encore plus merveilleux que ce que j’avais imaginé. Il y a tellement de différences qui font du Japon un pays plus agréable à vivre que la France :
-Les rues sont propres : il n’y a pas un seul papier, mégot ou chewing-gum par terre. D’ailleurs, la propreté est tellement ancrée dans la mentalité japonaise qu’il n’y a pas de poubelle dans les rues. Vous en trouvez uniquement dans les gares / métro ou bien chez vous. Si vous voulez jeter quelque chose, vous le mettez dans un petit sac ou dans vos poches et vous le jetez une fois que vous trouvez une poubelle ou en rentrant. Quant aux mégots, eh bien il y a des zones fumeurs dans les rues avec des cendriers. Vous ne verrez pas un japonais écraser son mégot sur le trottoir.
-Pas de risque non plus de vous prendre un mégot sur le pied ou en pleine face. Il est interdit de fumer n’importe où. Vous devez vous limiter aux zones fumeurs. Même dans les parcs d’attraction. Je peux vous dire que cela change la vie ! Qu’est-ce que c’est agréable ! Par contre, j’ai été amusée de constater que les restaurants ont toujours leur zone fumeur en intérieur et pas seulement en terrasse.
-La politesse et l’accueil : Vous entrez dans un magasin, on vous dit bonjour. Vous sortez, on vous dit au revoir. Rien d’agressif, juste de la politesse. Parfois, on vous accueille même dans de petites boutiques avec une tasse de thé. Qu’est-ce que c’est agréable !
-L’aide désintéressée : Vous cherchez votre chemin ? Pas besoin de demander autour de vous. Si un japonais voit que vous êtes dans le besoin, il viendra vous aider. Cela m’est arrivé deux fois, pour deux raisons différentes. Et c’est quelque chose qu’on ne retrouve pas en France.
-La sécurité : Pas besoin de faire particulièrement attention à votre portefeuille qui dépasse de votre poche de pantalon. Même dans le métro, on ne vous le volera pas. Pas besoin de serrer votre sac contre vous ou de regarder dans votre dos quand vous marchez dans Tokyo, même de nuit dans les ruelles.
Il se dégage du Japon une sérénité fascinante. Même à Tokyo, qui pourtant est une ville en mouvements jours et nuit, on ressent un calme et une harmonie incroyables.
Sans compter les repas qui sont bien plus variés que ce que l’on imagine !
Bref, j’étais véritablement à l’aise au Japon, je m’y sentais merveilleusement bien. Et revenir en France et constater toutes ces différences par rapport au ressenti, cela a été très dur. Pendant un an après mon retour, je pensais chaque jour au Japon et je n’avais qu’une seule envie : y retourner. J’ai ressenti un véritable manque, un manque auquel je ne m’attendais pas du tout en revenant de mon voyage.
Ce n’était qu’un voyage de trois semaines et je ne pensais vraiment pas avoir ce genre de ressenti. Je savais que cela arrivait aux gens qui partaient vivre à l’étranger et qui revenaient en France. Mais je pensais que cela n’arrivait qu’après plusieurs mois. Pendant près d’un an, je me suis demandée si je n’exagérais pas mes propres sentiments, si c’était normal.
Et puis, j’ai revu trois personnes avec qui j’avais sympathisé pendant le séjour. Nous nous sommes retrouvés pour fêter Hanami à Paris en mai 2016. Et je leur en ai parlé. Eux aussi avaient les mêmes sensations de manque et alors, j’ai su que c’était normal. Ce Japan Blues comme je l’appelle est tout à fait normal. C’est le résultat de toutes ces différences entre mon pays d’origine et le Japon, ces différences auxquelles je m’attendais un peu, mais pas totalement.
Aujourd’hui, le Japon me manque toujours, mais j’ai repris ma vie quotidienne et j’ai de nouveaux projets qui me font avancer : la rédaction de ce blog pour partager mes souvenirs et les revivre, l’écriture de mes romans, la construction de ma maison et mon futur déménagement.
Et surtout, à long terme, je sais que mon prochain projet sera de retourner au Japon. J’ignore encore quand. Cela sera peut-être dans deux ans, dans cinq ans ou dans dix ans. Mais j’y retournerai. Et cette idée m’aide également à avancer.
Alors, si vous aussi vous revenez du Japon et que vous avez du mal à vous sentir de nouveau chez vous en France, c’est tout à fait normal. Mes conseils ?
-Parlez de votre ressenti.
-Lancez-vous dans de nouveaux projets.
-Reprenez votre vie petit à petit.
Le Japon va continuer de vous manquer et vous n’y pourrez pas grand-chose. Mais vous le vivrez bien en continuant d’avancer.