• Empire du Japon (1868-1945)

    1868… C’est l’ouverture du Japon à l’occident, la fin des samouraïs… Mais c’est aussi le début de la littérature moderne qui va se développer dans des contextes toujours plus compliqués. A partir de ce moment, le Japon ayant l’obligation de s’ouvrir à l’occident, il va en profiter pour importer la littérature étrangère et la traduire. De plus en plus de livres de toutes sortes vont ainsi devenir disponibles pour toutes les catégories sociales.

    Dans la littérature japonaise, on va également voir apparaitre un nouveau genre d’écrits de divertissement qui s’inspire de la période d’Edo, mais cette fois, l’imaginaire japonais qui découvre l’occident va ajouter ses lointains voisins dans ses histoires et ne mettront plus seulement en scène des personnages asiatiques.

    Dans les années 1880, on voit également apparaitre le métier de critique littéraire. Avec la démocratisation des publications, les études des textes vont se développer et s’approfondir. Parmi les critiques de l’époque, on peut retenir le nom de Tsubo Uchi Shoyo, qui a été l’un des premiers à rédiger un ouvrage sur la littérature japonaise. A cette époque, on constate également une unification de la langue japonaise orale et écrite. Comme les japonais ont accès aux livres, ils vont petit à petit adopter un langage similaire dans les différentes régions du pays.

    ...

    Les années 30 sont le début d’une période très trouble pour la littérature japonaise. L’état commence à contrôler plus étroitement la presse et l’édition. A cette époque débute une nouvelle guerre sino-japonaise et l’état veut pouvoir contrôler ce qui en est dit dans son pays. Entre 1937 et 1945, la censure atteint son degré le plus élevé. Et pourtant, les règles de censure ne sont pas gravées dans le marbre. Elles restent floues, ce qui incite les auteurs et les éditeurs à s’auto-censurer pour éviter les pertes d’argent liées à des censures post-publication.

    On peut relever trois périodes particulières sur cette décennie :

    – Entre 1937 et 1938, le gouvernement envoie des écrivains en tant qu’envoyés spéciaux sur le front chinois. On les appellera Penbutai, le bataillon de plume. Ils doivent rendre des articles montrant les victoires de l’armée japonaise et ses bienfaits pour la Chine envahie. Parmi eux se trouve même une femme, Yoshiya Nobuko ! Mais ces auteurs sont un peu décriés – d’où leur surnom de penbutai – car ils ne participent par vraiment à l’effort de guerre au sens propre où on l’entend. Et eux-mêmes le ressentent et le disent dans leurs écrits.

    – A partir de 1938, la tendance s’inverse avec les soldats écrivains. Le plus connu d’entre eux est Hino Ashihei. Cet auteur militaire faire sensation car en 1937, il reçoit le prix Akutagawa qui lui est amené sur le front chinois. Entre 1938 et 1941, il écrit une trilogie racontant sa vie sur le front de manière romancée et pourtant très réaliste qui fait de lui le soldat-écrivain par excellence, car non seulement il écrit, mais il participe aux combats.

    – Enfin, de 1941 à 1944, plusieurs dizaines d’écrivains sont réquisitionnés par la Marine et l’armée de terre pour se rendre dans les colonies et témoigner des bienfaits de la présence japonaise sur place. L’un des auteurs les plus représentatifs de cette époque est Niwa Fumio, qui a écrit sur une bataille navale.

    La réquisition a eu également un but punitif pour des auteurs qui étaient jugés comme peu présents dans l’effort de guerre. Mais en parallèle, aucun écrit de la part des auteurs n’était obligatoire. On ne leur a jamais imposé de rendre des textes sur ce qu’ils vivaient pendant la guerre...

     

    Empire du Japon (1868-1945)

     

     

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    Liste des ouvrages et auteurs

    KOBAYASHI Takiji

        Le bateau-usine

    SÔSEKI Natsume

        Le pauvre cœur des hommes

    TANIZAKI Jun'Ichirô

        Louange de l'ombre

    YOSHIKAWA Eiji

        La Pierre et le Sabre - La Parfaite Lumière

     

     

    Je tiens à préciser que les avis que vous lirez dans les articles suivants n'engagent que moi. Chaque lecteur est libre d'avoir son propre avis sur une œuvre ou un auteur. Car l'Art dans toutes ses représentations est quelque chose de très subjectif.

     

  • Le bateau-usine - KOBAYASHI Takiji

    Quelques mots sur le livre...

    Publié en 1929 ce roman est devenu un classique de la littérature nippone. Il fait partie de ce qu’on appelle la littérature prolétarienne, une littérature dans laquelle les auteurs défendent les droits des classes inférieures de la société contre les abus des plus puissants.

    C’est un roman inspiré de faits réels de l’époque. Bien plus qu’un roman, il s’agit d’un pan de la réalité dans laquelle Kobayashi vivait. Ce roman a connu un second succès en 2008 après que le Japon se soit trouvé en pleine crise économique. Les étudiants et artistes de gauche se sont beaucoup référé à ce livre qui a été vendu à plusieurs milliers d’exemplaires cette année-là.

    Il est sorti en France en 2009.

     

    L’histoire…

    Ici, l’auteur nous amène sur un crabier, un navire spécialisé dans la pêche au crabe, sur lequel les employés sont traités comme des esclaves. Au fil du roman, la tension monte et mène les pêcheurs et tous les employés du navire à tenter de se rebeller contre l’un des dirigeants du navire.

     

    Mon avis...

    C’est un roman court mais intéressant qui montre bien les difficultés que peuvent connaître les Japonais. Car même si nous sommes nombreux à adorer ce pays pour sa culture et ses beautés, il est bon de savoir reconnaître ses défauts passés et présents, comme pour n’importe quel autre Etat. Sans cela, comment nos pays pourraient-ils évoluer dans le bon sens ?

    Un roman qui fait s’interroger sur le rôle de chacun dans la société et sur les obligations et relations entre les uns et les autres.

     

    En bref...

    Les + :

    -Un roman passionnant et toujours d’actualité.

    Les - :

    -Je n’en ai pas.


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  •  

    Quelques mots sur le livre...

    Ce roman a été publié en 1914 au Japon et 1939 en France pour la première fois. Il a même été choisi par la Société des Nations parmi tous les romans japonais comme étant celui qui représentait le mieux l’esprit oriental et plus particulièrement l’esprit japonais.

     

    L'histoire...

    Un jeune homme rencontre un jour à Kamakura un homme qui lui fait forte impression. Sans autre raison, il va s’attacher à cet inconnu qu’il nommera alors « Maître » et tentera de comprendre sa manière de vivre. Au fil des mois et des années, la sensation qu’un lourd secret pèse sur le Maître se fera plus présente dans l’esprit du jeune homme. Recevra-t-il un jour les confidences de cet homme qu’il respecte sans vraiment trop savoir pourquoi ?

     

    Mon avis...

    C’est un très beau texte, bien servi par sa traduction. L’auteur nous présente les aspects de la vie japonaise et de l’esprit qui anime ses concitoyens de l’époque Meiji. Période de transition entre passé et futur, et donc de nombreux questionnements. Les études, l’amour filial, l’amour pour une femme, la confiance, la vie, la mort, les traditions… On suit le jeune héros au fil de ses interrogations et de ses découvertes. Et on se prend à s’interroger à notre tour sur ces différents sujets tout en s’attachant à notre tour à ce Maître si énigmatique.

     

    En bref...

    Les + :

    -Un très beau texte.

    -De nombreux sujets évoqués sur la vie quotidienne de l’époque Meiji.

    -Des personnages attachants et parfois mystérieux.

    Les - :

    Je n’en vois pas.


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  • Louange de l'ombre - TANIZAKI Jun'Ichirô

    Quelques mots sur le livre... 

    Publié en 1933 au Japon et en 1977 en France sous le titre Eloge de l’ombre, ce livre est un essai écrit par Tanizaki Jun’Ichirô sur l’esthétique. Il est reparu en 2017 sous le titre Louange de l’Ombre.  

      

    L'histoire...

    Il s’agit d’un texte court d’une centaine de pages dans lequel l’auteur met en lumière toutes les qualités du clair-obscur japonais en comparaison de la luminosité qui prime en occident. Il montre dans ces pages tout l’intérêt des jeux d’ombre et de lumière utilisés dans l’architecture et les arts traditionnels. C’est en quelque sorte une ode à l’originalité culturelle. Pourquoi copier les autres cultures quand la sienne est déjà particulière et pleine de merveilles ? 

     

    Mon avis... 

    Un texte court mais qui fait tout de même réfléchir. A soi-même, à son propre pays et à sa culture. Que notre monde serait beau si tous les pays avaient pu garder leurs cultures sans se déclarer la guerre, sans vouloir prouver que l’une vaut mieux que les autres. Chaque vision de la lumière et de l’obscurité nous apprendrait tellement sur les uns et les autres. Et pourtant, ce n’est qu’une toute petite partie de ce qui nous entoure.

      

    En bref... 

    Les + : 

    -Un texte qui fait réfléchir. 

    -Des informations très intéressantes sur les arts japonais. 

    Les - : 

    Je ne vois aucun point négatif.  


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  • La Pierre et le Sabre / La Parfaite Lumière - YOSHIKAWA Eiji

     

    Quelques mots sur le livre...

    Il s'agit d'un roman écrit par YOSHIKAWA Eiji, paru au Japon sous forme de feuilleton entre 1935 et 1939 dans le quotidien Asahi Shinbun. Il paraît alors sous le titre de Musashi, le héros de l'histoire. Mais pas que. Car Miyamoto Musashi a réellement existé et était un samouraï aujourd'hui reconnu pour ses nombreux talents.

    Publié en France en 1983 sous forme brochée, il se compose chez nous de deux tomes d'environ 700 pages chacun : La Pierre et le Sabre, suivi de La Parfaite Lumière.

     

    L'histoire...

    Takezō et Matahachi, deux jeunes samouraï de la province du Mimasaka, province ennemie des Tokugawa, reviennent à eux sur le champ de bataille de Sekigahara après la défaite de l'armée dans laquelle ils combattaient. Rassurés d'être encore en vie, ils décident de retourner chez eux. Malheureusement, rien ne se déroule comme ils l'avaient imaginé.

    Les forces des Tokugawa parcourent la région à la recherche de survivants de la bataille pour mettre fin à toute opposition qui pourrait se relever. Les deux jeunes gens trouvent refuge chez une veuve et sa fille qui les cachent en attendant que la voie se libère pour eux. Mais c'est là le premier piège dans lequel ils vont tomber...

     

    Mon avis...

    J'ai tout simplement adoré ce roman ! Pas seulement parce qu'il fait plus de 1000 pages, mais parce qu'il est plein de détails, à la fois sur la culture japonaise de l'époque et sur les personnages, les paysages. On voit parfaitement tout ce qui est écrit se dérouler sous nos yeux, comme dans un film ou un manga. De plus, l'histoire est passionnante. Bien évidemment, l'histoire de Musashi est romancée et certaines choses ne se sont probablement pas déroulées comme on peut les lire dans ce livre. Mais l'auteur nous embarque dans un voyage de plusieurs années à travers tout le Japon.

    On y découvre l'évolution de la société et de la place du samouraï dans un pays qui doit se réhabituer à la paix. Les aventures de Musashi sont pleines d'action, de questionnement, de suspens. On y trouve même une touche de romance à la mode des grands classiques japonais. Bref, rien ne manque à ce roman.

    Globalement, le style de la traduction est agréable à lire et très fluide. On ne croirait pas un roman des années 1930, mais un roman historique et d'aventure moderne. Seul petit bémol : l'édition publiée par J'ai lu de La Parfaite Lumière comporte beaucoup de coquilles (des lettres remplacées par d'autres) qui accrochent le regard à la lecture. C'est vraiment dommage.

    Je suis rarement emballée à ce point par un livre. Mais si vous aimez les romans d'aventure et l'histoire du Japon, je pense que vous ne serez pas déçus.

     

    En bref...

    Les + :

    -Passionnant et intéressant

    -Un délicieux pavé

    -Une traduction globalement fluide

    Les - :

    -L'édition J'ai lu de La Parfaite Lumière comporte beaucoup de coquilles.

     


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