Samedi 18 avril 2015 – Dernière journée au Japon

8 H - Senkawa

 

Et voilà…

C’est mon dernier jour au Japon. Je n’ai rien prévu de particulier, je vais flâner un peu dans Tokyo pour profiter de l’ambiance une dernière fois. J’ai quand même un petit coup de cafard qui monte. Ce voyage, j’en rêvais depuis des années et il a été tout simplement fantastique, magique. D’un côté, je suis heureuse de me dire que je vais retrouver ma famille, mais de l’autre, je n’ai vraiment pas envie de partir. Il me reste encore tant à découvrir ici !

 

Mais c’est la vie ! Je me lève donc tranquillement et me prépare en prenant mon temps. Je fais mes valises, vérifie que je n’ai rien oublié dans ma petite chambre. Puis, je passe un petit coup de chiffon sur les quelques meubles et un petit coup de balai sur le sol pour rendre une chambre propre. Je plie la couverture et le drap.

Sur le pas de la porte, j’observe une dernière fois la pièce avant de la refermer à clé.

 

Je descends sans croiser personne. Je dépose la clé au lieu prévu. Je mets mes chaussures et je quitte définitivement la Guest House de Senkawa. Direction le métro.

 

Arrivée en haut de l’escalier je soupire intérieurement. Il n’y a pas d’ascenseur pour descendre. Je vais m’amuser avec ma valise de presque 25 Kg, mon sac de sport qui n’est pas loin de faire le même poids et mon sac à dos qui en fait une bonne dizaine. Mais je prends mon courage à deux mains et je commence à descendre les marches en faisant très attention, une par une, et en me mettant bien sur le côté pour ne pas gêner d’éventuels passants qui iraient plus vite que moi.

D’ailleurs, je ne suis pas encore arrivée à la moitié qu’un japonais me dépasse. Sans vraiment comprendre, je le vois déposer ses affaires contre un mur en bas, puis remonter vers moi. Il prend alors ma valise et la descend, sans un mot. Il la pose en bas de l’escalier, reprend ses affaires et s’en va en laissant ma valise là où elle est, sans un mot. Il disparait dans les couloirs du métro avant même que j’aie eu le temps de le remercier pour son aide !

Juste énorme. Un moment qui a duré quelques secondes à peine. Mais voilà qui montre à quel point ce pays peut être sublime. On vous voit en difficulté ? On vient vous aider sans rien vous demander, pas même un remerciement.

Sincèrement, ce genre de chose me serait arrivé à Paris, je me serais braquée, je n’aurais pas eu confiance du tout. Mais là, je ne sais pas. C’est comme si j’avais senti que je ne craignais rien.

Alors, si jamais un jour ce gentil japonais voit ces lignes, merci beaucoup ! Votre gentillesse m’a vraiment beaucoup touchée !

 

Une fois arrivée au bas de l’escalier, je récupère donc ma valise et entre dans le métro, direction mon dernier hôtel !

 

9 H 20 – Hôtel Tokyo Metropolitan

 

Après un peu de marche, me voici arrivée à l’entrée de l’hôtel. Enfin !

Je passe les portes automatiques et me dirige vers la réception pour annoncer mon arrivée. A nouveau, on me dit que j’ai été surclassée ! Quelle chance ! Mais il est encore un peu tôt, la chambre n’est pas prête. Ce n’est pas gênant pour moi. Je demande simplement si je peux laisser mes bagages à la consigne afin de pouvoir profiter du reste de la journée. On prend donc mes affaires pour les mettre à l’abri et je quitte l’hôtel pour aller me promener.

 

10 H 30 – Nakano Broadway

 

Il fait beau. Le ciel est bleu et il n’y a que quelques nuages. Je décide de retourner à Nakano Broadway, ce grand centre commercial pour geeks. Je n’ai pas spécialement l’intention de faire des achats de dernière minute, mais un couple de voyageurs avec qui j’avais sympathisé m’avait conseillé de venir y manger. L’un des restaurants sert apparemment des râmen un peu comme dans Naruto.

 

Alors, je m’y rends.

Je me balade tranquillement dans les couloirs en cherchant le fameux noren rouge. Le petit rideau qui annonce l’entrée d’un restaurant est facilement reconnaissable d’après ce qu’ils m’ont dit. Mais, vu la taille des lieux, je mets quand même presque une heure à le dénicher !

 

Il est bien évidemment un peu tôt, je pense. Un homme d’âge mûr s’affaire à l’entrée. J’en profite pour lui demander en anglais à quelle heure son restaurant ouvre. Mais je ne comprends pas ce qu’il me répond.

Une idée lumineuse me vient alors à l’esprit ! Je lui fais signe d’attente et je sors ma tablette sur laquelle je me connecte à… Google Traduction ! Merci Internet !

Je note donc dessus ma question : A quelle heure ouvre votre restaurant ?

Le monsieur me répond en japonais… mais je ne comprends pas plus. Je lui tends alors ma tablette avec un « please » et il écrit dessus : 12 H.

Je le remercie avec les quelques mots de japonais que je connais et sors pour profiter du soleil.

 

11 H 20

 

Il fait vraiment beau dehors et la température est agréable. Je décide de m’asseoir sur un muret en attendant l’heure d’ouverture du restaurant. Et j’en profite pour observer autour de moi les gens qui vont et viennent en ce samedi. La place est relativement calme. Je m’amuse à observer le manège d’un politicien qui fait campagne un micro à la main, avec des gants blancs. Je me demande si ces gants ont une signification particulière… Peut-être une manière de « montrer patte blanche » comme on dit chez nous ?

 

12 H

 

Je retourne à l’intérieur de Nakano Broadway et retrouve assez vite le petit restaurant. J’entre en soulevant délicatement le noren et suis accueillie par un puissant « Irasshaimase ! » comme dans les mangas. Je m’installe au comptoir et l’homme s’approche pour prendre ma commande. Comme cela m’avait été conseillé par le jeune couple, je demande donc : « Râmen to gyoza ».

 

Il ne faut pas longtemps avant que le tout arrive devant moi.

 

Et mes camarades de voyage avaient raison. C’est un régal. Les gyoza sont à la fois fondants et croustillants, les râmen sont délicieux et il y a une rondelle de naruto, comme chez Ichiraku dans le manga.

 

Quelques autres personnes arrivent pendant que je déjeune, mais le restaurant ne se remplit pas encore pour autant.

 

12 H 30

 

Après ce délicieux repas, je quitte Nakano Broadway et continue de profiter du soleil. Je retourne aux alentours du Métropolitan et je me promène. Il y a un square sympathique où je prévoie de venir m’installer un peu. Mais avant, ma dernière mission du jour est de trouver un endroit pour me débarrasser du tas de piles usagées que j’ai avec moi. Faire des photos c’est bien, mais j’ai utilisé un sacré paquet de piles, et j’aimerais autant que possible éviter de les ramener avec moi en France. Ca me fera au moins un bon kilo de moins à transporter.

 

Je finis par dégoter un magasin d’appareils électroniques et essaye de me faire comprendre comme possible. Je renouvelle l’opération « Tablette » pour expliquer ce que je cherche et quelqu’un finit par accepter de prendre mon sac de piles pour les recycler.

Mission réussie !

 

14 H

 

Je tombe sur un Starbuck’s en me promenant. J’y rentre et commande un milkshake avant de retourner dans le square pour le déguster en profitant du soleil et en observant les gens autour de moi. J’ai vraiment envie de rester… Mais je sais que ce n’est pas possible. Je me console en me disant que je reviendrai un jour. Quand ? Cela, je n’en sais rien. Mais un jour, c’est sûr. Je ne ferai pas qu’un seul voyage au Japon dans toute ma vie. Et puis je suis encore jeune. Même pas encore 27 ans pendant ce voyage. Autant dire que j’ai toute la vie devant moi pour revenir !

 

 

15 H

 

Je retourne à l’hôtel pour prendre possession de ma chambre et de mes bagages. Un groom m’accompagne avec un petit chariot pour porter mes valises. Il me fait visiter la chambre et je me repose un peu en essayant de ne pas trop penser. J'ai même une vue plutôt sympathique.

 

17 H

 

Dernière étape de ma journée : acheter mon dernier repas et mon dernier petit déjeuner, puis renvoyer mon pocket wifi par courrier. Je cherche donc un kombini pas loin de l’hôtel qui me permettra de revenir facilement. Puis, une fois que j’ai acheté ce qu’il me fallait grâce à l’argent qui restait sur ma carte Suica, je mets le pocket wifi dans l’enveloppe prévue à cet effet et la dépose dans une boite aux lettres.

Je retourne à l’hôtel et me connecte au wifi de ma chambre pour envoyer un dernier mail à mes parents.

Je dîne en regardant les photos de mon séjour et en essayant de ne pas avoir trop le cafard.

 

Ce soir, je me couche de très bonne heure, car demain, la navette en direction de l’aéroport passe à l’hôtel très tôt.

 

Bonne nuit, Japon !

 

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